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Gestion de la biodiversité et du territoire dans un état en post-conflit : le cas de la Colombie

Noviembe 28 de 2018

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La biodiversité en Colombie a joué un rôle important depuis l’Indépendance jusqu’à nos jours où l’on cherche à mettre en œuvre les Accords de Paix, ce qui donne lieu à un post-conflit problématique et de nombreux défis. La Colombie est connue comme un pays très divers, mais cette richesse a été ignorée par rapport à l’importance qu’elle représente, en partie par le manque de vision des dirigeants, mais aussi à cause de la situation de conflit qui empêchait qu’elle soit vue dans sa véritable dimension.

Tout au long de l’histoire, le processus d’occupation du territoire n’a jamais été paisible, et il semblerait qu’il ne le sera pas plus aujourd’hui dans la nouvelle intelligibilité de sa richesse de biodiversité. La Colombie dispose d’un cadre institutionnel et juridique qui vient du siècle précédent, et qui devra maintenant être révisé pour faire face à ces défis. Le futur sera complexe, mais nous aspirons à l’affronter. 

Introducción:  

  1. La Colombie est considérée comme un des pays les plus riches en biodiversité. Toutefois, son importance n’est pas nouvelle parce qu’avant l’Indépendance fut réalisée « l’Expédition botanique du Nouveau Royaume de Grenade » afin de connaître la nature du territoire de la vice-royauté. Événement qui s’est produit entre la fin du xviiie siècle et le début du xixe. Comme héritage de ces découvertes, beaucoup des collaborateurs créoles furent ultérieurement des partisans fervents de l’Indépendance.  
  2. Le pays n’a toutefois pas vu l’importance de la biodiversité au-delà de son exploitation comme facteur de développement. Le conflit armé apparu vers le milieu du siècle passé et auquel on tente maintenant de mettre un terme a contribué ensuite à produire un plus grand impact sur cette richesse naturelle.  
  3. Or, la Colombie est un pays de paradoxes. En effet, il existe un conflit politique depuis plus d’un demi-siècle animé par divers groupes d’extrême gauche qui ont revendiqué la lutte armée ; des groupes paramilitaires d’extrême droite liés à de grands propriétaires fonciers, à des chefs d’entreprise et à des élites politiques (comme cela résulte des procédures judiciaires existantes et des divers débats politiques réalisés) qui ont déchaîné une vague de violence contre divers secteurs de la population non armée, et ont été le théâtre de divers attentats terroristes commis par ces groupes outre ceux imputables au narcotrafic. Malgré ce qui précède, le pays dispose d’un cadre constitutionnel et juridique qui figure parmi les plus solides du continent. À ceci s’ajoute la stabilité politique relative que le pays a toujours maintenue au long de son histoire.  
  4. Aujourd’hui, la Colombie se trouve confrontée à un processus de post-conflit, après avoir souscrit un Accord de Paix avec un des groupes d’extrême gauche, insurgés en armes depuis plus de 50 ans. Dans ces accords, a été établie la nécessité d’utiliser et de conserver la biodiversité. Le grand défi qui lui est imposé est alors de savoir comment y parvenir.  
  5. Le pays possède un cadre juridique et politique assez large pour réussir la conservation, mais qui requiert toutefois des ajustements pour pouvoir répondre aux nouveaux défis qui découlent de la sortie d’une réalité qui après plus d’un demi-siècle doit être modifiée.  
  6. Dans cet article, nous entendons uniquement exprimer quelques idées sur les nouvelles circonstances auxquelles fait face le pays, et dans lesquelles la biodiversité cherche un nouvel espace pour aboutir à une gestion qui non seulement conduise à une utilisation soutenable, mais contribue au développement.  
  7. La première partie présente un panorama général du pays (I). Dans la deuxième, nous développerons le cadre juridique et institutionnel en vigueur (II). Finalement, nous conclurons par une réflexion sur l’importance du territoire et les processus d’occupation qui peuvent affecter l’aptitude à soutenir des opérations prolongées en termes de biodiversité (III).

Panorama général de la Colombie

  1. La Colombie est un pays situé dans la partie nord de l’Amérique du Sud, délimité à la fois par l’océan Pacifique et la mer des Caraïbes. Elle possède trois cordillères, une montagne enneigée contiguë à la mer des Caraïbes située dans la ville la plus ancienne du pays. Elle compte approximativement 45 millions d’habitants, et une superficie tant continentale que maritime qui s’étend sur près de 2 millions de km2. 
  2. 9. Sa diversité géographique égale sa grande biodiversité a conduit à la considérer comme ultra diversifiée, étant donnée sa richesse naturelle que l’on rencontre sur l’ensemble de son espace géographique. Selon l’IDEAM (Institut d’Hydrologie, de Météorologie et d’Études environnementales)1, « le territoire colombien est composé de 98 types d’écosystèmes généraux (74 écosystèmes naturels et 24 écosystèmes transformés) et plus de 8000 écosystèmes spécifiques, répartis comme suit : 
  • Écosystèmes terrestres : 92 691 148 ha, 
  • Écosystèmes insulaires : 8 475 ha, 
  • Écosystèmes marins identifiés : 472 773 (0,51 % de l’ensemble du secteur marin), 
  • Écosystèmes côtiers : 767 499 ha, 
  • Écosystèmes aquatiques : 20 528 919 ha ». 
  1. Sa diversité d’espèces peut être appréciée sur la figure 1, et sur la figure 2 présente la disposition des divers parcs naturels distribués sur son territoire. 
  2. Sa population est également diverse. Selon des sources officielles du Département administratif national de Statistique (DANE), la population du pays est constituée à 10,6 % d’afro-colombiens, 3,4 % d’indigènes, 49 % de métis et de 37 % de blancs. 
  3. On peut dire que la Colombie est un pays d’une grande diversité géographique, climatique, naturelle et humaine, ce qui rend plus complexe la gestion de la biodiversité et du territoire. Toutefois, le pays dispose d’un cadre institutionnel et juridique qui, devant les nouvelles approches de la biodiversité et le contexte de post conflit auquel il se trouvera confronté durant les prochaines années, lui impose une série de défis auxquels il devra faire face. 
  4. Or, au sein de cette même paradoxale Colombie, comme nous le verrons plus loin, s’est élaborée et développée une conception de la biodiversité qui ne la restreint pas aux seuls éléments naturels, mais au contraire incorpore la société, les groupes indigènes, afro-colombiens et la relation de ceux-ci avec les éléments qui constituent traditionnellement la biodiversité.

Trouvez le texte complet ici:  www.journals.openedition.org

Fotografía de: Flavia Carpio 

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